On s'attaque désormais à la dernière couche des enduits en chaux-chanvre. Et c'est un soulagement. Même si c'est vrai que c'est marrant au début, au bout de plusieurs heures passées à faire la même chose bizarrement on se lasse. Pour cette couche dite de finition, on utilise de la paille de chanvre finement hachée pour faciliter la pose à la taloche et avoir un rendu plus homogène. On pense colorer ceux de la chambre en utilisant un badigeon de chaux avec des pigments naturels afin de créer une ambiance différente de celle du salon. Les enduits sèchent rapidement dès que le beau temps nous fait l'honneur de sa présence mais le mois de juin n'a pas été très clément avec nous.
Dans la salle de bain nous sommes partis sur des enduits chaux-sable moins sensibles à l'eau que les enduits avec du chanvre. La texture mousseuse du produit facilite la mise en oeuvre mais ne pardonne pas les coup de taloches pour des non-experts comme nous. La couleur n'est pas définitive car nous devont attendre que les enduits soient totalement secs. On voudrait une couleur un peu ocre, et on a choisit un sable coloré pour ça, mais pour l'instant c'est plutôt gris. Alors on patiente et on espère.
On est parti sur un enduit stuc dans la douche. On a longtemps hésité avec le tadelakt, mais finalement le rendu semble être à peu près le même, seule la quantité de produit et la nature de la chaux paraissent les différencier. Raphaël se lance dans la première couche et là une évidence nous saute au yeux, il nous faudra bien plus de stuc, mais le fournisseur n'en a plus et livre sous une semaine. Par contre, il lui reste du tadelakt alors on prend. La deuxième couche sera en tadelakt et la dernière couche en stuc. Il y a un petit coup de main à pendre pour ferrer la chaux, c'est-à-dire la resserer en passant un galet en petits mouvements circulaires. Ensuite quelques couches de savon noir plus tard, la douche est sensée être étanche. Premiers tests dans 3 semaines.
On pensait recevoir nos portes d'entrée à la fin du mois mais finalement le 10 juin on nous les livrait. Tout de suite ça paraît plus finit avec de vraies portes et pas des planches de récupération qui tiennent comme elles peuvent. La porte côté cour est pleine, pour plus d'intimité. Il n'a pas été simple de la poser car le tableau servant de support au bâti de la porte n'était pas créé. On a donc caler la porte comme on a pu dans le vide et on a couler du béton de chaux tout autour. On a attendu 2 semaines que ça prenne avant d'ouvrir la porte et se rendre compte qu'elle se fermait et s'ouvrait bien, ouf !
La deuxième porte a été plus facile à poser car les maçons avaient réalisé un tableau en bois en créant l'ouverture côté jardin. Il nous a donc suffit de fixer le bâti de la porte sur le tableau bois par des équerres, de faire les réglages pour que la porte s'ouvre et se ferme correctement et le tour était joué. On a pris une porte type fermière pour apporter un peu de cachet et de lumière avec en plus vue sur le jardin privatif.
On a continué la pose du lambris et il nous a fallu autant de temps pour le tour des 2 velux que pour poser tout le reste. Tout de suite la pièce est plus lumineuse, surtout avec les enduits des murs qui sèchent. On posera les dernières lattes de lambris quand la cheminée sera faite pour éviter d'avoir à les couper une fois fixées.
On a bien cru ne pas avoir de sol à temps pour l'ouverture car tout le monde nous annonçait des délais d'au moins 4 semaines pour la livraison. Mais finalement, à force de chercher on a trouvé un fabricant dans le 22, qui avait du stock. Alors, on se met vite à la pose des tomettes car il faut que ça sèche pour pouvoir marcher dessus et c'est quand même un peu plus long que du carrelage et de la colle, sinon se serait trop facile ... On a opté pour des "pavés de Bretagne", on reste dans le thème local. On pose directement sur une chape en chaux-sable. Le carreleur professionnel nous avait dit une journée pour faire la petite maison. Nous, nous serons plutôt à 4 jours.
Dans la salle de bain on pose également de la tomette, mais on utilise des carreaux que l'ancien propriétaire avait laissé sur place. C'est ça aussi l'écologie, c'est la récupération, surtout que les carreaux sont neufs.
Les murs n'étant pas droits et afin d'optimiser l'espace on a décidé de faire quasiment tous les meubles sur-mesure. On a fait appel à notre menuisier en chef, j'ai nommé Bernard, mon père. Il a eu trois jours pour réaliser l'ensemble des meubles. Le résultat est plutôt pas mal, et surtout il nous a permis de bien avancer sur notre planning. Il s'est échauffé avec deux petites tables de nuit qui doivent s'imbriquer dans la sous-pente de la mezzanine. Ensuite, il s'est attaqué au meuble de la salle de bain. Il a réalisé un meuble en plan de travail en bois qui permet de ranger les affaires de toilettes, de poser la vasque rectangulaire et de cacher la tuyauterie disgracieuse.
Il a également confectionné une banquette-coffre pour le coin repas. Ne nous reste plus qu'à la peindre et à l'habiller de jolis et confortables coussins.
Enfin on vient de récupérer les corbeaux et le linteau en chataignier. On a fait faire ça d'après nos plans au gars de la scierie de Saint-Aignan. Le résultat nous semble plutôt joli, mais le bois demande encore à sécher un peu alors on craint les fissures. D'ici 2 jours on monte l'avaloire en briques réfractaires.
Les couvreurs sont venus posés les gouttières sur la toiture de la petite maison et de la ruine. Ils reviennent la semaine prochaine (début juillet) poser les ardoises et les Velux de la brasserie. On a un week-end pour leur préparer le chantier alors au boulot.
Première chose à faire, enlever les faîtières et toutes les ardoises en fibro ciment. Alors nous voilà sur le toit avec Jean et Christiane (mes beaux-parents) venus à la rescousse pour nous aider à tout démonter rapidement avant l'intervention des couvreurs. Petite difficulté supplémentaire, il faut composer avec un nid d'hirondelles bien installé sur la panne faîtière et remplis d'oisillons.
Deuxième étape, retirer les liteaux et trier tout ce qui est récupérable de ce qui ne l'est pas. On voudrait couvrir le toit de la ruine avec les ardoises récupérées sur la brasserie.
Troisième étape, couler du béton entre les pannes, c'est le rempannage. Ca permet de solidifier la charpente et de limiter le soulèvement du toit par effet Venturi.
Le week end du 9 juin, une bonne vingtaine de copains est venue de toute la France nous filer un coup de main. Au programme, abattage d'arbres, débrousaillage de ronciers, et enlèvement de kilomètres de fils barbelés qui délimitaient un de nos champs. En bonus, ils se sont lancés dans la réalisation de toilettes sèches extérieures. Certes, elles ne sont pas tout à fait terminées mais certaines ne semblent pas dérangées ...
On a avancé sur le toit de la ruine. Après avoir posé les pannes, on a rempanné avec quelques centaines de litres de béton. Le toit ne risque plus de s'envoler comme avait dû faire le précédent. Ensuite, on a posé les liteaux prêts à recevoir les ardoises de la brasserie.
Nous voilà donc à nouveau perchés sur un toit ( un peu plus bas que celui de la brasserie c'est vrai) à poser les ardoises. Cette couverture est sensée être temporaire car à terme nous aimerions la remplacer par une toiture végétalisée.
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